L'exception binationale
T'es française et algérienne ou algérienne et française ? Ma quête identitaire.
Bonjour, comment allez-vous ?
Dans ce nouveau flot de pensées, je questionne mes clivages sociaux et ma quête identitaire. Nous allons parler des années 90, de role-models, de femmes inspirantes, de Papicha et d’amour.
Vous êtes prêt.e ? C’est parti !
BB Baya, Dame à l’oiseau, circa 1975 © Photo Alberto Ricci
Petite précision, puisqu’on ne se connait pas encore très bien : j’écris au fil de l’eau et sans censure. J’espère que vous m’accompagnerez dans ma réflexion sans jugement et avec toute votre bienveillance.
Pourquoi ce sujet ? Dans le désordre, je pourrais vous citer : les dernières actualités politiques, le travail de mémoire sur la guerre d’Algérie, la montée du populisme et du RN, Leila Bekhti et la notoriété, Miskina saison 2 …
Et aussi, les mots de la comédienne Zita Hanrot sur Clique TV :
“J’ai eu le sentiment d’être essentialisée et qu’il n’y avait que ma couleur de peau pour me définir”
ou encore… la lettre de l’Association des Acteurs.Actrices (ADA) lors de la cérémonie des Césars en février 2024 :
“Comprendre consiste à réaliser que la majorité des rôles proposés aux acteur·ices perçu·es comme non blanc·hes sont des personnages stéréotypés, nourris par des préjugés racistes. Ces rôles sont violents tant pour les personnes représentées que pour celles qui les incarnent et renforcent le regard discriminatoire.”
Je suis née fille, d’un père algérien et d’une mère française, à Alger, à la fin des années 70. Mon plat préféré est le couscous, je ne mange pas de porc, j’ai le teint mat et les cheveux bouclés.
Oui mais voilà, de l’Algérie et de mes racines, je ne connais rien ou presque.
Je ne suis ni musulmane ni croyante, le nombre de fois où je m’y suis rendue en Algérie se compte sur les doigts d’une main, je ne parle pas l’arabe. Après 15 années à Alger où mes parents se sont rencontrés, nous nous installons à Paris pour une année sabbatique à peine quelques mois après ma naissance. Nous ne repartirons pas.
Petite, mes modèles sont Dorothée, Blanche-Neige et la Belle au Bois dormant. J’ai une enfance calme voire austère, ceci dit je ne manque de rien.
Mon père parle l’arabe au téléphone à nos cousins en Algérie et avec certains de ses patients, “venus de là-bas pour le voir”. À la maison, nous parlons le français. Dans les réunions de famille, quand cousins et amis viennent nous rendre visite à Paris, je n’y comprends rien et m’isole. Je me sens mal à l’aise au milieu de ces gens qui parlent fort, les hommes au salon, les femmes à la cuisine. Sans m’en rendre compte, un mur invisible se dresse peu à peu entre nous. Moi la française qui parle le français, eux les algériens qui parlent fort l’arabe.
Nous grandissons dans une résidence bourgeoise familiale de 13 étages récemment construite du côté de la place d’Italie. Mes voisines s’appellent Delphine, Géraldine et Florence. Nous sommes les seuls “franco arabes” / maghrébins / nord-africains de l’immeuble. Les “arabes arabes” vivent plutôt dans les cités d’à côté. Mais cela ne nous empêche pas de nous y sentir bien. Ni racisme, ni clivage identitaire ou social. Beaucoup d’estime, d’entraide, de confiance, de pudeur. En tout cas, dans mon souvenir.
Pourtant aucune fille autour de moi ne me ressemble : elles ont soit les cheveux crépus, soit les cheveux lisses. Mon père est plus noir que les papas de l’immeuble, ma mère est plus blanche que les mamans de la cité.
Je grandis comme une petite parisienne de quartier, entre l’école élémentaire, le collège public, les cours de danse aux Olympiades, les dimanches au Parc Montsouris et mes vacances chez ma grand-mère maternelle près d’Angers. L’été de mes cinq ans, nous traversons la France et l’Espagne en voiture pour séjourner en Andalousie, tandis qu’algériens et marocains poursuivent leur route en 404 jusqu’au détroit de Gibraltar. Par la suite, mon père nous y emmènera chaque été, passionné par l’héritage arabo andalou qui s’illustre de Burgos à Madrid et de Séville à Malaga, fasciné par Ibn Kaldûn et l’Alhambra. Et sans avoir à traverser la Méditerranée.
C’est l’époque de Touche pas à mon pote et de SOS Racisme, fondé par Harlem Désir. Mes potes s’appellent Sophie, Arnaud, Nicolas, Charlotte, Djezira, Dienaba, Samir, Gwenaël, Mathieu, Béatrice... Nous nous construisons ensemble. Sans distinction de classes ou de cultures. On sent bien que c’est bizarre ce truc black, blanc, beur mais on y croit.
Touche pas à mon pote, slogan de SOS Racisme, fondé par Harlem Desir
En 1986, Malik Oussekine est tué par des policiers lors d’une manifestation contre la loi Devaquet, j’ai 10 ans et mon frère 20, Malik 22. L’événement est passé sous silence à la maison, mais la bascule s’opère, lentement mais surement. On passe de “Oui mais vous c’est pas pareil, vous êtes algériens et français” à “Oui mais vous c’est pas pareil, vous êtes d’abord algériens”. Mon frère est en DESS à l’université Panthéon Assas, il est le seul à ne pas trouver un travail à la fin de ses études. Il finit par trouver du boulot à l’étranger. Avec le recul, je me dis que je suis trop jeune pour comprendre. C’est pour ça que personne ne m’explique. Entre pudeur, honte et secret. Et puis après tout, je suis française, non ? Expliquer quoi ?
1990. Mes parents négocient mon transfert dans un lycée prestigieux lors de mon entrée en seconde. Je passe la frontière Place d’Italie / Arago / Port Royal. Je suis une ado un peu française un peu arabe tendance gauche plurielle et je n’ai pas les codes de mon nouveau quartier aux allures intello gauche caviar anti GUD. Je sauve les apparences grâce à mon socle culturel entre une mère, grande littéraire et cinéphile, et un père, abonné au Monde et au Journal de 20h sur la 2, qui a de grandes ambitions pour moi : “Tu feras médecine ou HEC”.
J’ai les pieds dans deux modes de vie, la bourgeoisie APC Chevignon du 6ème, où je côtoie Julien, Juliette, Benoit, Bruno, Anne-Laure, Constance et Fabrice, et ma vie de quartier du 13ème avec Sophie, Sonia, Mohand et Manu.
C’est l’époque François Mitterrand. Je découvre les manifestations, la politique, les descentes de militants d’extrême droite au lycée. On fume des cigarettes au Trocadéro avec Virginie Ledoyen. Judith Godrèche est la révélation du cinéma français dans la Désenchantée tandis qu’on découvre la première (et la dernière ?) famille arabe de la télévision : la famille Ramdam. Maïwenn devient ma nouvelle icône féminine : une grande brune aux cheveux lisses et aux yeux bleus, moi la petite brune bouclée et bouboule mal dans ses baskets.
Mon père décide que je dois apprendre l’arabe et m’inscrit en LV3 Arabe à Louis le Grand. Échec total malgré les efforts de la prof qui va jusqu’à me donner des cours particuliers à domicile, et me faire travailler sur les réponses de nos contrôles avant d’interroger toute la classe.
Été 1992. Je pars un mois en Algérie chez une amie dont la famille est kabyle (donc pas vraiment algérienne à ce qui parait) et rendre visite à ma famille à côté d’Oran. Je ne parle pas un seul mot d’arabe.
”Tu portes un nom arabe et tu parles par l’arabe ? Pourquoi t’as un passeport algérien alors ?”
Là bas non plus, je n’ai pas les codes. Je me badigeonne d’huile d’olive sous un soleil à 40°, je dois manger un plat de fête avec les mains, je n’ai pas le droit de m’asseoir pour boire un café, je rentre impérativement avant le couvre-feu. Eux non plus ne parviennent pas à me décoder. Un peu algérienne un peu française. Ni algérienne, ni française. Je n’y remettrai plus les pieds.
Une rencontre improbable.
Mon père est algérien et noir de peau, du fait de ses origines subsahariennes. Jeune médecin, on lui prête les traits du psychiatre Frantz Fanon. Ma mère est une française à la peau laiteuse qui grandit avec les films de Jeanne Moreau et François Truffaut. Ils tombent amoureux le lendemain de l’indépendance de l’Algérie. Longtemps, je ne me questionne pas sur ce couple mixte formé par mes parents, ses obstacles ou sa perception par les autres que moi. Chez nous, la couleur n’est pas un sujet. Ce sont les copines qui me demandent comment ils font pour résister.
Où sont les femmes ?
Les arabes qui s’expriment sur le petit et le grand écran sont des HOMMES : Rachid Arhab, Eric et Ramzy, Jamel Debbouze, Said Taghmaoui, Roschdy Zem, Sami Naceri et Sami Bouajila.
Dans mon inconscient, à la télévision, au cinéma et à la maison, les femmes arabes sont silencieuses ou en cuisine. Les femmes françaises, les parisiennes, elles, elles écrivent des livres, elles vont au cinéma, elles portent du Sonia Rykiel. Elles sont libres.
Je suis une parisienne, française et blanche.
Assimilée et invisible. Sans le savoir, je fais du white passing. Moi, ce que je veux, c’est être libre.
Je gomme alors toute mon arabité : je lisse mes cheveux, porte des cardigans Agnès b., des sacs Hervé Chapelier, écoute Guns & Roses, fréquente des petits amis blancs qui s’habillent chez Levis et portent des Weston. En bonne introvertie qui veut se faire apprécier, il m’arrive même de changer de prénom en soirée.
La française 1 - l’arabe 0.
À 17 ans, je passe mon bac et je trouve un job d’été. Je tombe amoureuse d’un garçon adorable et drôle : il ressemble comme deux gouttes d’eau à mon père jeune. Il est beau et surtout il est noir.
Changement radical de point de vue sur ma quête identitaire : être aimée par ce garçon, cela veut dire que je suis noire comme mon père, belle comme Janet Jackson et Diana Ross, et fière de l’être. Alors, à défaut d’être française et arabe, je suis métisse.
Je fréquente des garçons noirs, antillais pour la plupart, qui vivent en cité en Seine Saint Denis, écoutent du hip-hop et du rnb, portent des baggies et voyagent en RER.
Je passe mon permis, je suis une parisienne bourgeoise jeune femme métisse en baskets. En dehors des membres de ma famille, les arabes disparaissent de mon entourage amical et universitaire.
De toute façon, je ne peux être rien d’autre, la faute à Pasqua. Née à Alger d’une mère française, j’ai la double nationalité. Mais je dois “choisir” et répudier la nationalité algérienne à ma majorité. Bizarrement, je me sens soulagée. On ne me demandera pas de rentrer “chez moi”. Mon père ignore fait sembler d’ignorer les regards et les remarques sur sa couleur de peau et sa carte de séjour. Il n’aime pas se faire remarquer.
2000. Je préfère le nom de ma mère à celui de mon père sur mon cv et je candidate à des stages pendant mes études universitaires pour travailler dans la mode ou le secteur bancaire.
Après le 11 septembre 2001 puis Jean-Marie Le Pen au second tour en avril 2002, c’est limite mandatory. On m’explique même qu’ “il est préférable de porter un prénom et un nom français quand comme vous, on veut faire du marketing, mademoiselle.” La messe est dite. Après ma vie amoureuse, ma vie sociale, je m’efface une nouvelle fois pour être acceptée par la société et le milieu du travail.
L’air de rien, les années passent.
Je me suis construite une armure et je porte les habits d’une bobo française arabe métisse dans ma vie, mon couple, mon travail, mes relations jusqu’à mes 40 ans.
2015. Mon père décède et je suis une jeune maman.
Mon enfant, dont le père, athé “fier d’être breton” et les grands-parents catholiques “pratiquants mais cools”, commence à m’interroger sur nos origines. Voilà que je me retrouve démunie et sans réponses.
Le père de l’enfant : ”T’es née à Alger, ton père est algérien, il est noir, t’es peut être pas musulmane mais t’es arabe et même un peu africaine !”
Moi : '“Ah parce que tu crois qu’on peut être arabe mais pas musulman ? Si t’es arabe, t’es musulman même si t’es français”
Lui : “Tu crois en Dieu ?”
Moi : “ Non, mais de toute façon si l’un des parents est musulman, c’est l’islam qui l’emporte”
Lui : “Ah bah voila, c’est réglé. Mais pourquoi tu manges pas de porc alors ?”
Moi : “Bah j’en ai jamais mangé, il n y ‘en avait pas à la maison. Et puis, pour mon père j’étais musulmane de toute façon”
Lui : “Ah, et ta mère elle était convertie ?”
Moi “ Pour mon père, oui, mais selon elle, non”
Lui : “Ah”
Moi : “Voila, tu comprends maintenant.”
Lui : “Franchement, tu devrais le voir comme une richesse plutôt que comme une contrainte. Tu es plurielle, tu es singulière, tu es une exception en quelque sorte. En fait, t’es une exception binationale !”
Moi : “Mais j’ai même plus le passeport algérien !”
Lui : “Bah fais les démarches pour le récupérer. Et comme ça notre enfant pourra demander la nationalité algérienne ! Et on ira tous en Algérie ! ”
Moi : “Ah bon ?”
Mon armure se fissure, mes repères foutent le camp, moi-même je n’y comprends plus rien. Je commence à questionner / conscientiser / disséquer / tenter de remplir les “blancs” de mon parcours, celui de mes parents et ma place de fille, de mère, de femme, de femme française et algérienne, métisse, racisée, dans la société française, dans mon travail, dans mon quotidien. Reconstruire mon puzzle entre mon ancrage, mes origines, mes nationalités et mon parcours.
Soeurs, de la réalisatrice Yamina Benguigi, avec Rachida Brakni, Isabelle Adjani, Maïwenn le Besco
Je découvre que mon grand-père maternel est né dans le Finistère et que ma mère a pour ainsi dire pris ses cliques et ses clacs à 24 ans pour s’installer en Algérie après l’indépendance. Je retrouve où sont enterrés mes grands parents paternels, et je m’intéresse dans le menu au parcours de mon père, de ma mère, de mon frère.
Je lis les femmes qui m’inspirent et me montrent un autre chemin : Nina Bouraoui, Leila Slimani, Alice Zeniter, Kaouther Adimi et Rachida Brakni. Je m’émerveille devant les oeuvres de l’artiste peintre Baya. Je pleure vingt minutes comme une idiote dans le bus à la sortie du film de Mounia Meddour, Papicha, avant que Maïwenn ne me donne l’envie d’aller à la découverte d’Alger avec son film “ADN” puis dans celui de Yamina Benguigui, “Soeurs” où elle joue aux côtés d’Isabelle Adjani et de Rachida Brakni.
Je ne suis pas croyante, mais il m’arrive d’entrer dans des églises et de brûler un cierge en pensant à mes amies disparues. Et quand je vais à la mosquée, c’est pour aller au Hammam.
Je finis par soulever le tapis qui recouvre quelques secrets de famille bien enfouis pour mieux comprendre les choix parfois audacieux et pas toujours compris de mes parents : lui médecin et homme politique noir et algérien et qui a connu l’Algérie française, elle secrétaire et rédactrice blanche et française, amoureuse de l’Algérie indépendante, et qui naviguent entre De Gaulle, Ben Bella, Boumédiène et Giscard d’Estaing.
Qu’il est question d’amour et de politique.
Que leur couple et leur famille sont politiques.
Voilà qu’après des années de recherches, d’histoires et de thérapie, je réalise que ma quête identitaire de paix intérieure et d’alignement ne pourra se résoudre qu’en comprenant d’où je viens, que je définisse ma propre arabité, ma spiritualité, mon patrimoine culturel, ce qui fait de moi une parisienne, une française, une algérienne, une femme, sans toutes les injonctions et avec mes propres règles.
“Ah bon, ta fille, elle mange du porc !? Et toi non ? C’est une idée de son père ? Ah non c’est elle qui a demandé ? Mais elle n’est pas un peu jeune pour décider ? ”
Ah, et aussi mes témoignages de mère. Puisque désormais, il n’est plus question de dresser des murs entre nous, il est question de joie, de fierté, de transmission et d’héritage.
Parce qu’être française et arabe aujourd’hui en France, c’est politique, et je dois veux être optimiste : il nous faut retrouver les mots justes, et dépasser le simple débat stérile de l’envahisseur religieux ou de l’héritage colonial pour retrouver la douceur et la paix. Pour nous, pour nos enfants, pour apporter des réponses à celles.ceux qui monopolisent le débat.
On discute ?
Et pour vous ou certains de vos proches ou ami.e.s , est-ce que l’identité ou l’héritage culturel ou social est un sujet ? Cela vous a t-il amené à questionner vos origines, votre parcours, vos croyances ? Cherchez-vous à comprendre ou vivez-vous votre propre chemin sans savoir (et vous le vivez bien !) ?
Prenons soin de nous, bisous.
M.
“Se perdre n’est pas forcément une mauvaise chose. Je dirais même que c’est plutôt sain, si l’on veut avoir la chance de se trouver.” Sofiane Si Merabet.
Lectures & Sources
L’art de perdre, Alice Zeniter, Flammarion
Le pays des autres, Leïla Slimani, Gallimard
Kiffe kiffe hier ?, Faïza Guene, Fayard
Mes Richesses, Kaouther Adimi, Seuil
Kaddour, Rachida Brakni, Stock
Alger, capitale de la révolution, Elaine Moktefi, La Fabrique
L’arabe confus, Sofiane Si Merabet, Belfond
Are You This? Or Are You This?: A Story of Identity and Worth, Madian Al Jazerah, C. Hurst and Co
I am not your Negro, James Baldwin, Robert Laffont
This Arab Is Queer: An Anthology by LGBTQ+ Arab Writers, Elias Jahshan, Saqi Books
We have always been here, a queer muslim memoir, Viking
Ces Françaises et Français de confession musulmane « bien installés » qui songent de plus en plus à émigrer, Le Monde, 18 avril 2024
Au Maroc, l’arabe, pas pour tous, Le Monde, 19 septembre 2024
Podcasts
Les pieds sur terre : Incendie à Saint-Jeur, le village et la rumeur, France Culture
Ya Rayah, l’exil en dansant, de Mehdi Ahoudig & Hassen Ferhani, Arte Radio
Toute une vie : Baya, une peintre algérienne derrière le mur du post-colonialisme, France Culture
Yamina Benguigui, sa part algérienne, France Culture
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